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Programme & Abstracts

Pour des raisons d'organisation, nous vous prions de vous inscrire au colloque à relsem(at)unilu.ch. Il n'y a pas de frais d'inscription.

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Les sociétés et leurs domaines fonctionnels tels que les médias ou la sphère politique évaluent les pratiques et les croyances religieuses en fonction de leur acceptabilité sociale. Ce constat est valable tant pour le présent que pour le passé et cela pour de nombreuses cultures et régions. Le colloque de la SGR-SSSR 2024 se focalisera sur le concept de "religion modérée", notamment sur les divers processus d'évaluation et de catégorisation qui discriminent entre ce qui est jugé acceptable et ce qui est inacceptable, ce qui est socialement bénéfique et ce qui est néfaste, et, en fin de compte, ce qui est considéré comme une "bonne" religion par rapport à une "mauvaise" religion. Différentes études portant sur plusieurs contextes de l'Europe occidentale montrent qu’aujourd’hui une religion interprétée socialement comme "modérée" et donc "bonne" est décrite comme discrète, non missionnaire, ouverte, privée, autodéterminée, et capable d’apporter du soutien. A celle-ci s’oppose la religion "radicale", qui est perçue comme exigeante, critique, missionnaire, dogmatique, imposée et contraignante. Cependant, l'attribution d'une religion, d'une pratique et d'une vision religieuse à l'un ou l'autre pôle de ce spectre peut évoluer au fil du temps. Une religion autrefois catégorisée comme socialement "nocive" et dangereuse (par exemple, le bouddhisme dans les années 1900 en Allemagne ou l'anthroposophie des années 1920 en Suisse) peut être en effet considérée comme socialement acceptable et modérée en raison de l'évolution des critères d'évaluation de la part de la société ou d’adaptations internes à la religion - et inversement.

Alors que la recherche sur les religions s'est souvent penchée sur la religion "radicale" ces dernières années, le colloque de la SGR-SSSR 2024 propose de se pencher sur la religion modérée, jusqu'ici peu considérée. L'objectif du congrès est de saisir, d'analyser et de systématiser les processus d'évaluation et de catégorisation des religions et des conceptions et pratiques religieuses. Nous souhaitons poser les questions suivantes : dans quelles circonstances est-ce qu’une religion est classifiée comme une "religion modérée" et quels sont les critères de délimitation ? Qui procède à quelles classifications ?

Pourquoi certaines évaluations deviennent-elles majoritaires et socialement pertinentes, tandis que d'autres restent marginales et minoritaires ? Quels sont les facteurs qui font évoluer les discours sur l'évaluation et quand est-ce que les critères de base restent-ils inchangés pendant une longue durée ? Dans quels types de discours publics et scientifiques la religion "modérée" apparaît-elle, quelle fonction remplit-elle et à quoi ressemble-t-elle concrètement ? Dans quels domaines sociaux, tels que la politique, le droit, les médias ou l'éducation, apparaissent concrètement des classifications entre religion "bonne", "modérée", et religion "radicale" et inacceptable ? La notion de religion modérée reste-t-elle une notion-objet ou peut-elle être utilisée comme méta-concept ?